Écrivain public en milieu pénitentiaire : première session nationale de formation

Treize écrivains publics ont participé les 20 et 21 octobre 2022 au Centre pénitentiaire d’Orléans-Saran à la première session nationale de formation à l’exercice de leur métier en milieu pénitentiaire. J’ai eu le privilège de participer à cette session, ô combien enrichissante et passionnante !

Cette formation a bénéficié du soutien actif – et financier – du ministère de la Justice dans le cadre de la convention nationale d’objectifs signée fin 2021 avec la direction de l’administration pénitentiaire. Elle a été organisée par l’AEPF en partenariat avec les trois autres organisations représentatives d’écrivains publics professionnels : GREC, SNPCE et EPACA-Sud.

L’intervention de Dominique Simonnot, Contrôleure générale des lieux de privation de liberté, a été particulièrement appréciée. D’emblée, elle a exprimé sa satisfaction de se retrouver au milieu d’un aréopage d’écrivains publics : « Je trouve ça extraordinaire, l’écrivain public. J’ai beaucoup à apprendre de ce que vous faites. » 

François Marie, directeur des services pénitentiaires au CPOS, a estimé que « le recours à l’écrivain public est essentiel ». Une affirmation qui fait écho à deux prises de positions du Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) :

Recommandations minimales : dans le chapitre consacré à la correspondance, le CGLPL rappelle que « les services d’un écrivain public doivent être accessibles aux personnes privées de liberté. » (n° 155, page 21)

En 2014, dans un avis consacré à la situation des personnes étrangères détenues, Jean-Marie Delarue (Contrôleur général des lieux de privation de liberté de 2008 à 2014) écrivait : « Les écrivains publics ont largement disparu des établissements : ce sont bien souvent des codétenus (par exemple les bibliothécaires) qui jouent ce rôle. Cette solution n’est qu’un pis-aller et devrait être améliorée. » (alinéa “e”, page 4)

Nous avons donc un rôle à jouer en milieu pénitentiaire en tant qu’écrivains publics et l’exercice de notre métier ne peut qu’apporter un peu plus d’humanité à ces personnes privées de liberté.